Ces dernières années, les effets du changement climatique sont devenus de plus en plus visibles et perceptibles. Des informations presque quotidiennes font état de précipitations extrêmes, d’inondations, d’incendies de forêt, de records de température, de disparition d’espèces, etc. Il est désormais clair que la crise climatique ne se produira pas seulement dans le futur, mais que nous y sommes déjà au milieu. En outre, les effets ne se limitent plus aux régions polaires, aux glaciers et aux petites îles des océans lointains ; pratiquement tous les pays sont déjà touchés, à des degrés divers. Mon propre pays, les Pays-Bas, a eu un signal d’alarme à l’été 2021. Tout comme ses voisins l’Allemagne et la Belgique, il a été ravagé par des pluies extrêmes et de fortes inondations. Alors qu’en Allemagne et en Belgique il y a eu des morts, aux Pays-Bas, il y a eu surtout d’énormes dégâts matériels.
Je me demandais depuis un certain temps comment, en tant que photographe paysagiste, je pouvais représenter le changement climatique dans mon propre pays. La conclusion a toujours été que cela était difficile parce que les effets n’étaient pas encore visibles. Certes, des mesures ont été prises depuis un certain temps pour rendre les Pays-Bas plus sûrs, par exemple en surélevant les digues fluviales et en donnant aux rivières plus de marge de crue. Pourtant, ces mesures concernent principalement des travaux d’infrastructure, et je ne les trouve pas particulièrement attrayantes à présenter en tant que photographe.
Un groupe de fleurs (camomille inodore) dans l’eau qui coule, photographiées depuis le rivage.
Ainsi, lorsque les premiers rapports faisant état de graves inondations dans la province méridionale du Limbourg sont arrivés, j’ai immédiatement été alerté. C’était réel ; maintenant, ça se rapprochait tout d’un coup. La Meuse a débordé à plusieurs endroits et le village de Valkenburg, en particulier, a été dévasté. De nombreuses rues ont été inondées et de nombreuses maisons, magasins et hôtels ont subi d’importants dégâts des eaux. J’ai brièvement envisagé de me rendre dans la région durement touchée pour photographier la catastrophe des inondations. Finalement, je me suis abstenu de le faire. J’ai réalisé que je n’avais pas de carte de presse et j’avais également peur de gêner les efforts de secours.
De plus, il y avait déjà suffisamment d’autres photographes sur place et je me demandais si j’allais pouvoir ajouter quelque chose. Enfin bien sûr, je ne suis pas photographe de presse mais photographe de paysage et de nature.
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